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Since I was born I started to decay...

Since I was born I started to decay...
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28 février 2005

Chapitre 5...

  Elle continua tout de même à fumer. Même si elle savait pertinemment que c'était un joint. Elle tira de grandes bouffées jusqu'à s'en déchirer la gorge. Elle gardait la fumée en elle plusieurs secondes. Elle sentait l'effet, se sentait soudainement plus légère. Ce sont surtout ses yeux qui prenaient tout. Gloria se sentait incapable de lever ses paupières. Elle termina le joint et s'allongea. Elle écoutait de la musique mais était incapable de dire ce que c'était. Elle se sentait épuisée mais planait. Elle avait la sensation de ne plus pouvoir bouger, d'être bloquée dans cette bulle de sommeil interminable. Elle se sentait bien.

Une bonne heure plus tard elle se réveilla un peu bourrue. Avec la gueule de bois. Elle regarda l'heure: 04h00. Elle se décida à rentrer chez elle avant que ses parents ne se rendent compte de son absence. Elle reprit ses affaires et partit. Elle attendit le bus quelques minutes à peine. A croire que pour une fois elle avait une once de chance. Arrivée à l'arrêt prêt de chez elle, elle se sentit défaillir et comprit qu'il fallait qu'elle se dépêche de rentrer. Elle escalada le portail, grimpa le long de la goutière en s'aidant d'une caisse en bois et atterit dans sa chambre. Il y faisait un froid glacial étant donné qu'elle avait laissé la fenêtre ouverte pour pouvoir rentrer. Elle remit en marche son chauffage, se démaquilla, se décoiffa. Elle enleva méticuleusement ses vêtements et resta nue, statique, pendant plusieurs minutes. Elle reprit finalement ses esprits et enfila un vieux tee-shirt et un boxer. Elle s'emmitouffla dans ses couettes. Ses cheveux étaient encore humides. Elle s'endormit si rapidement qu'à son réveil elle en fut étonnée elle même. Elle ouvrit les yeux vers dix heures, à cause des rayons du soleil. Elle avait oublié de fermer ses volets. Et merde. Elle décida de prendre une douche avant de se lever et de voir ses parents, afin qu'ils ne sentent pas cette odeur d'alcool et de tabac froid. Elle avait un mal de tête atroce.La douleur la prenait et elle sentait comme une boule se déplacer dans toute sa boite cranienne. Elle fit couler l'eau, bien chaude avec beaucoup de pression, comme toujours. La sensation de cette chaleur contre sa peau lui fit un bien exceptionnel. Elle sortit de la douche et s'enroula d'une serviette bien chaude, s'habilla simplement: pantalon noir avec un pull bordeau. Elle se maquilla légèrement, juste du mascara et du crayon noir pour souligner son regard.

Elle descendit les escaliers l'air de rien, avec sa désinvolture habituelle. Ses parents prenaient le petit déjeuner l'air paisible. Gloria s'installa à leur côté, murmura un bonjour et dans sa tête pensa bien fort fuck mais évita de le dire. Ne pas s'enfoncer. Elle se servit un café et attendit avec angoisse une quelquonque réaction.

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27 février 2005

Chapitre 4...

  Elle ouvre sa fenêtre et se prépare à sauter. Essaye de ne pas tomber dans les rosiers comme la fois précédente, pour ne pas abimer ses bas. Elle arrive au sol sans trop d'encombres, allume son Mp3. The Sex Pistols de nouveau. Anarchy in the U.K. Elle fait attention à ne pas faire trop de bruit, rester silencieuse au maximum afin de ne pas être entendue par ses parents, bien qu'ils dorment probablement, vu l'heure tardive.

Il fait nuit noire dehors. Elle s'appuie contre l'abri bus. Elle attend depuis un bon quart d'heure mais à cette heure-ci les passages ne sont pas très fréquents. Il arrive enfin, avec quelques minutes de retard. Dans son Mp3, elle écoute PJ Harvey. Elle aime particulièrement ses textes et sa voix torturés. Elle chantonne. Un type bourré assis à côté d'elle lui dit gentiment de fermer sa gueule. Elle lui fout un poing dans sa sale gueule et se casse, folle de rage. Quel connard. Elle espère qu'il crève bientôt. Elle marche dix minutes environ et arrive enfin. Marie l'attend, un sourire de conne collé au visage. Ca ne lui ressemble pas, mais Lucie ne se pose pas plus de questions. Elle entre dans le garage -c'est là que tout se passe. Tout le monde est avachi sur des fauteuils, à boire. Beaucoup sont bourrés, certains ont vomis dans des seaux...Il y a le petit groupe au fond de la salle qui fume. Des joints évidemment. Ces gars là sont des camés, pense Lucie. Elle commence par boir cul-sec deux grands verres de vodka pure, juste pour se mettre en condition. Il est impossible pour elle de rester sobre à ce genre de soirée. Elle enchaine sans prendre garde. Elle est un peu joyeuse, sent quand elle ferme les yeux que tout tourne autour d'elle à une vitesse fulgurante. La bande de camés est éparpillée, ils planent tous à différents coins de la pièce. Ils ont l'air heureux et appaisés. Elle les envie, car ce tournis commence à la gêner. Elle prend quand même un autre verre, une vodka-gin. Là elle est vraiment achevée. Elle sent l'alcool à des kilomètres, et est incapable de rester statique. Elle allume la chaine hi-fi de Marie et met un CD qui trainait le plus fort possible. Elle ne connait pas cette musique, pas très punk, plutôt rock, vraiment sympa. Elle monte le son et demande à tout le monde qui est ce groupe. Elle ne prend même pas garde à écouter leur réponse. Elle est transcendée par ces paroles qui la touchent au plus profond d'elle même, qu'elle comprend, bien qu'elles soient en anglais. Lucie est bilingue, ayant vécu six ans en angleterre,à Londres, étant petite. Elle monte de nouveau le son, au maximum cette fois. Danse, danse, danse, d'une façon étrange et unique en son genre. Elle tient fermement une nouvelle bouteille à la main. Dans l'obscurité, elle ne peut voir le nom sur l'étiquette mais elle sent bien au goût que c'est du whisky. Sa gorge est déchirée. Elle crie de toute ses forces et danse, en transe totale. Soudainement elle n'a plus rien à envier à ceux qui planent ici et là, elle plane sans drogue, juste avec de la musique et de la boisson. Elle jouit pleinement de ce moment, ne peut plus s'arrêter. Quelqu'un change de Cd et elle redescend sur terre. Cet abruti a mis un disque de Bob Marley, probablement un des camés. Pas qu'elle n'aime pas mais il lui a gaché son plaisir. Pour cela elle a envie de l'écorcher vif.

Elle s'assied dans un coin et se tait. Marie est en larmes. Elle prétend être fatiguée et vouloir se reposer. Gloria la couche, épuisée elle aussi, mais elle veut profiter au maximum. Elle redescend et demande à nouveau le nom de ce fameux groupe, dont le chanteur a une voix aussi énigmatique. A leur réponse, elle comprend pourquoi ce groupe lui a fait tant d'effet, rien qu'à leur nom. Substance pouvant améliorer des symptomes chez certains malades.Placebo.Elle est fière de cette nouvelle découverte. Dès demain elle ira acheter leurs albums. Afin de mieux les connaitre, eux qui l'ont tant fait vibrer.

Elle parle un peu avec un gars qu'elle connait à peine, lui demande une clope. Il lui propose une roulée. Elle accepte. Elle commence à fumer et se rend compte que le goût est différent, l'odeur également. C'est l'odeur que dégagent les camés à longueur de journée...

18 février 2005

Chapitre 3...

  "Lucie! viens manger!"

"Combien de fois faut-il que je te le répète, je ne m'appelle pas LUCIE!"

Lucie avait en effet, en même temps que son changement radical de look et de personnalité, changé de nom. En tous cas elle s'était rebaptisée. Fervente lectrice de Virgnie Despentes et fan de Bye bye Blondie, elle avait choisi pour prénom Gloria. Prénom de l'héroine du roman. Elle trouvait que ce prénom lui allait comme un gant, à elle qui voulait vivre différemment, ne pas vivre banalement mais surtout ne pas rester dans l'anonymat. Cela la tuerait. Mentalement. Elle souhaitait que tout son entourage l'appelle ainsi, ce que faisaient ses amis. Mais pas ses parents. Encore une fois ils ne comprenaient pas ses choix. Il n'est pas facile d'admettre que son enfant s'aime si peu qu'il veut même changer de nom. Ils continuent donc à l'appeler Lucie, malgré ses nombreuses crises. Cela l'énervait tellement qu'elle en arrivait à se fraccacer le crâne contre les murs en vociférant des horreurs, lançant tout ce qui était à sa portée à travers la pièce. Si elle le pouvait, elle lancerait même ses parents. Elle fait cela par provocation, car elle sait que ça les met hors d'eux. Et à chaque fois c'est la même chose, elle se retrouve privée de sortie pour une semaine. Mais malgré l'interdiction, elle sort. Ce soir, c'est pareil. Engueulade, crise, privation. Mais comme d'habitude, elle fera le mur, car elle n'a pas l'intention de rater la fête de Marie demain. Si elle ratait cette fête, ce serait la fin du monde à ses yeux. Elle va se coucher tard, avec en bruit de fond de la musique. Encore et toujours. Mais le son est quasi imperceptible, car elle n'as pas le droit d'en écouter après 23heures. Encore une règle à la con selon elle. I destroy myself...into perfection...I want to kill myself...

Le lendemain, journée de cours inintéressante comme toujours. Elle ne supporte plus d'aller dans ce bahut, se sent comme emprisonnée là-bas. Persécutée par cette connasse de CPE qui la juge trop excentrique et la force à enlever ses chaines de forces et autres objets. Même sa bague Vivienne Westwood. Alors qu'elle en est tellement fière...Elle a malgré tout le droit de garder son cadenas autour du cou. Il ressemble à celui que portait Sid. C'estpour cela qu'elle le met. En bonne admiratrice.

Elle est rentrée chez elle vers 19heures après avoir été au café du coin avec Chris, autre keupone et Michel. Elle partage tout avec eux. Elle les aime. Et c'est rare qu'elle aime. Mais elle ne leur a jamais dit, trop fière pour ça.

Ce soir, c'est la fameuse fête. Elle n'a rien acheté pour Marie. Elle sera encore une fois la seule à ne rien offrir, mais comme ses parents lui ont supprimé son argent de poche, elle ne peut se le permettre. Elle commence à se préparer, prend une douche, mais discrètement, pour ne pas être entendue par ses parents. Elle se lave les cheveux, ça faisait longtemps. Ils sont mis-longs et rouges. Elle se les ai teints sans la permission de ses parents, ce qui avait créer un scandale à ce moment là. Elle est plutôt grande et très mince, a la peau très blanche. Ses yeux sont marrons, elle les voulait noirs. On ne peut pas tout avoir. Elle s'enroule dans une serviette bien chaude et attache ses cheveux ruisselants avec un barette. Elle commence à préparer ses vêtements. Elle enfile un pyjama pour aller dire bonne nuit à ses parents sans créer de doute.

Elle retourne dans sa chambre, marche pieds nus. Elle aime ça. Retire son pyjama, enfile ses sous vêtements. Elle commence à se maquiller. Rituel habituel et quotidien: eye-liner, fard à paupières, mascara, rouge à lèvres bordeaux, vernis noir. Jamais de fond de teint. Pas superficielle. Elle enfile ses bas résilles qu'elle prend soin d'attacher soigneusement à ses jarretières noires. Evidemment les bas sont noirs aussi. Elle enfile sa jupe noire la plus courte, celle qui laisse dépasser les jarretières. En haut, elle enfile un débardeur noir déchiqueté, elle aime bien le look déchiré sans en faire des caisses. Elle ne mettra qu'un gilet par dessus, noir encore une fois. Elle enfile ses Docs bordeaux et s'apprête à partir...

18 février 2005

Chapitre 2...

  Aujourd'hui, elle est vraiment énervée, lassée. Elle n'en peut plus d'eux, elle a besoin de sa liberté, et maintenant, mais il lui reste encore trois longues années à attendre...

Aujourd'hui, il lui ont interdit d'aller au café Luigi's, parce qu'elle n'avait pas fait ses devoirs. Comment ils le savaient, elle se posait la question. Mais les parents ont souvent un sixième sens pour ce genre de choses. Elle ne les comprend pas, ne les comprend plus, et eux non plus ne la comprennent pas. Ils n'ont pas compris pourquoi leur petite fille si douce et aimante s'est transformée en cette espèce de monstre habillée comme une "clocharde" avec des accessoires dangereux. Et pourquoi elle ne range plus sa chambre, pourquoi elle est si agressive, pourquoi elle a troqué ses vieux CD contre ce "punk rock" qui hurle dans sa chambre. Pourquoi est-elle devenue ainsi?

Ils ne le comprendront jamais, probablement.

Pour se calmer, elle allume sa chaine hi-fi et y insère un disque. Les Sex Pistols commencent. Elle est transportée par la chanson Problem. Elle s'y retrouve aujourd'hui.

Problem, problem, problem...the problem is you...you've got a problem...

Elle enchaine ensuite avec le fameux God save the queen, peut-être sa chanson culte. Elle admire tout dans ce groupe, mais ce qu'elle y préfère est évidemment SID. Rien que d'entendre ce nom, elle en a des frissons. Orgasme auditif. Rien que de l'écrire...Elle le trouve tellement à son goût, tellement fait pour elle, tellement unique. Evidemment, il est hors de sa portée. Puisqu'il est mort. Elle aime cette façon dont il est mort, overdose.

D'héroine en plus. Elle n'a jamais touché aux drogues, et s'est jurée de ne jamais le faire. Elle trouve qu'il y a quand même des limites à l'attitude punk, et se contente de boire avec ses potes. Malgré cette opinion, elle aime que Sid soit mort ainsi. Elle en rajoute devant ses parents. "SID VICIOUS papa! tu ne connais pas???? vraiment je ne pensais pas que tu étais si peu cultivé! oui il est mort. Overdose d'héroine. C'est trop génial, non?"

Forcément son père enrage à chaque fois. Elle aime l'énerver à ce propos, lui faire croire qu'elle aussi est une camée. Même s'il n'y croit qu'à moitié. Elle le trouve tellement beau et attirant qu'il y a des posters de lui partout dans sa chambre. Admiration totale.

God save the queen, we mean it man, and there's no future in England's dreaming...

No future no future, no future for you, no future no future, no future no future for me...

17 février 2005

Chapitre 1...

  Parce qu'elle rêvait de ce tatouage, au bas ventre, de cet ange qu'elle trouvait si merveilleux. Le dessin et l'image qu'il dégage. Evidemment, ses parents ont refusé. De toute façon ils ne savent faire que cela. Non non et non sont leurs mots d'ordre. On dirait qu'ils ne savent dire que ça, qu'elle ne va pas bien loin leur éducation, malgré ce qu'ils nous disent, toujours le même barratin travailler travailler travailler. Encore un de leurs leitmotifs. Décidemment ils n'ont que des mots péjoratifs à la bouche. Elle avait la sensation, comme beaucoup d'adolescentes de son âge, que ses parents ne voulaient jamais rien lui accepter, jamais rien qui ne lui fasse plaisir. Jamais rien de positif, toujours ce négatif à la con qui revient au devant de la scène. Seulement elle, elle n'allait pas se laisser faire. Parce qu'elle se sentait supérieure aux autres, elle pensait qu'ils étaient tous faibles, et sans caractère, contrairement à elle qui était une dure. Parce que moi au moins j'ai mon style, je suis différente, et je plains toutes ces personnes ordinaires et insipides. Parce que vive le punk. Parce que vive moi. Elle se répétait inlassablement ces phrases dans la tête, peut-être est-ce ça qui lui donnait cette sensation de pouvoir changer la face du monde. Parce qu'elle ira plus loin que toutes ces merdes. Sans cesse elle se répète qu'elle y arrivera, qu'ils en perdront la face, leur fierté. Parce qu'elle même était plus que fière. Son égo n'avait pas de limites. En tous cas en apparences. Elle était putain de fière, avait une réputation à respecter, parce qu'elle était une keupone sans limites ni états d'âmes. Parce qu'elle voulait niquer ce monde qui ne lui convenait pas. Ce monde n'est pas pour moi, ce monde n'est pas le mien...Parce qu'elle les pourissait tous, les détestait et voulait détruire leurs vies minables et sans intérêt. Parce qu'elle était ainsi. Et pas autrement.

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